Aujourd’hui, les écrans sont de plus en plus présents dans nos vies. Ils ont revêtu plusieurs formes et nous accompagnent le plus souvent toute la journée. Que ce soient les portables dans nos poches, les ordinateurs sur notre lieu de travail ou la télé ou la tablette à la maison, il est difficile de passer une journée sans écrans.
Ce phénomène n’épargne pas nos enfants, et rares sont ceux qui peuvent encore dire que leurs enfants ne sont pas confrontés aux lumières bleues. Dans cet article, nous allons faire un diagnostic de notre consommation des écrans en France, en particulier celle des enfants, nous verrons également quels sont les risques pour leur santé et leur bien-être et nous vous donnerons des solutions pour mieux gérer les temps d’écrans.
Les écrans, quelle place dans nos vies ?
Depuis la révolution numérique, les écrans prennent une place très importante dans notre vie jusqu’à être un compagnon quotidien. Selon le CSA, les Français possèdent en moyenne pas moins de 6 écrans par famille ! Dès lors, il est difficile d’imaginer que nos enfants n’y sont pas confrontés.
Ce phénomène s’est renforcé depuis la crise liée à l’épidémie de COVID puisqu’une étude de l’Institut IPSOS pour l’UNAF et l’observatoire de la parentalité renseigne que 44 % des parents et 53 % des enfants déclarent avoir augmenté leur consommation d’écrans. L’étude met aussi en évidence que les parents ont tendance à sous-estimer le temps passé par leurs enfants sur les activités digitales.
Et en effet, lorsque l’on regarde de près les études qui s’intéressent au sujet, on peut relever quelques chiffres vraiment intéressants. En voici quelques-uns significatifs :
- Seulement 13,5 % des parents réussissent à protéger leurs bébés des écrans. Ce chiffre étant encore plus faible chez les parents de moins de 40 ans et les familles monoparentales.
- Près de 73 % des Français de plus de 18 ans déclarent manger fréquemment devant leurs écrans.
- Un enfant dispose d’un portable dès 10 ans et demi.
- Selon une étude de Santé Publique France en 2023, le temps d’écran moyen et quotidien chez les enfants de 2 ans est de 56 min ; 1 h 20 pour les enfants de 3 ans et demi et 1 h 34 chez les enfants de 5 ans et demi.
- Une étude de Santé Publique France estime que les enfants passent en moyenne quotidiennement 4 h 11 devant les divers écrans. Nul doute que ce chiffre est certainement à la hausse en 2023.
Au-delà de ces chiffres qui sont déjà assez parlants, nous avons tous en tête des scènes du quotidien telles qu’un nourrisson qui mange captivé par une tablette ; ou un enfant en bas âge qui attrape le portable d’un de ses parents et le fait fonctionner en parfaite connaissance de cause.
Vous remarquerez qu’il y a une vingtaine d’année, les enfants voulaient toujours attraper la télécommande la télé pour jouer avec et faire comme leurs parents. Maintenant, leur première cible est votre smartphone pour faire comme papa et maman.
Devant ce constat, il convient de se poser la question des impacts potentiels sur le développement de nos enfants.
Quels sont les risques liés à l’usage excessif d’écrans pour nos enfants ?
Les risques pour nos enfants
L’usage excessif des écrans par nos enfants peut avoir des conséquences importantes sur son développement, c’est pourquoi ce sujet est important et demande une attention particulière des parents. Il existe de nombreuses études qui ont été réalisées, entre autres, par Santé Publique France. Voici ce qu’il faut en retenir :
- Une altération du développement cognitif et l’apprentissage de compétences fondamentales. Les enfants qui ont été surexposés aux écrans dès le plus jeune âge ont notamment plus de risques d’avoir un retard de langage. La surexposition diminue également les performances scolaires à cause de la baisse de concentration, mais aussi l’autonomie et la capacité d’intégration sociale. Des aspects de la vie d’un enfant qui sont pourtant cruciaux pour la réussite future, qu’elle soit sociale ou professionnelle.
- Des impacts sur le bien-être et l’équilibre de l’enfant. Un enfant qui serait exposé plus de quatre heures par jour aux écrans pourrait avoir des problèmes émotionnels et avoir une mauvaise estime de lui-même. Ce temps remplacerait forcément un temps dédié à d’autres activités comme un sport, des jeux de société, de la lecture ou des balades qui sont bien plus formatrices et bénéfiques au bien-être.
- Des conséquences sur le comportement de l’enfant. On peut voir apparaître un comportement « addictif » chez l’enfant ou l’adolescent. Il peut alors y avoir des changements d’humeur, de l’agitation, de la fatigue diurne et des troubles du sommeil. L’enfant peut aussi perdre le fil de la réalité et se réfugier dans une vie virtuelle.
- Des dangers pour la santé. La surconsommation d’écrans entraîne, comme nous l’avons vu, une réduction du temps consacré aux activités physiques. Elle provoque également une augmentation du grignotage. Si l’on met côte à côte ces deux facteurs, on peut aisément se rendre compte que le risque de surpoids et d’obésité augmente. Il faut aussi mentionner les troubles liés à la qualité et la quantité du sommeil.
Il faut savoir qu’il existe aussi un problème au niveau de l’égalité des chances puisque différentes études ont mis en évidence que la consommation d’écrans des enfants est différente selon l’origine grands-parents et selon le niveau d’étude de la mère. Il y a aussi des différences selon la région où l’enfant vit. Ces disparités sociales et géographiques sont un autre aspect de l’usage excessif des écrans qui mériterait un article entier pour être approfondis.
Quelles solutions pour aider les parents à gérer les temps d’écrans ?
La règle des « 3-6-9-12 »
Il existe des recommandations au niveau international, qui ont été initiées par l’American Academy of Pediatrics puis reprises par l’OMS. En France, la règle « 3-6-9-12 » établie par le psychologue Serge Tisseron et reprise par l’AFPA (association française de pédiatrie ambulatoire) est légèrement plus stricte que les recommandations internationales. Elle est relativement simple à retenir même s’il faut bien l’avouer, elle n’est pas toujours facile à appliquer. Nous nous attarderons en fin d’article pour vous donner des solutions concrètes et vous permettre d’améliorer la consommation d’écrans de vos enfants. Mais d’abord, voici comment se développe la recommandation des « 3-6-9-12 » :
- Avant 3 ans : évitez la télévision et les écrans non interactifs.
- De 3 à 5 ans : l’écran est partagé. Cela veut dire que vous pouvez introduire la télévision avec modération ; et surtout ne pas la placer dans la chambre de l’enfant. Les programmes seront choisis ensemble. Évitez les consoles de jeu personnelles pour vos enfants et privilégiez les jeux à plusieurs plutôt que les jeux personnels où votre enfant est seul face aux écrans. Pour vous donner une indication, on estime qu’à 6 ans, l’enfant ne doit pas être face aux écrans plus d’une demi-heure par jour.
- De 6 à 9 ans : l’éveil créatif grâce au numérique. Vous pouvez fixer un temps d’écran autorisé et laisser votre enfant le répartir comme il le souhaite. Il faut stimuler la création et éviter la passivité. Ainsi, on peut lui montrer comment monter de petits films, créer des visuels ou les laisser donner libre cours à leur imaginaire en leur faisant écouter des podcasts appropriés. Vous pouvez monter progressivement jusqu’à 1 h d’écrans quotidiens.
- De 9 à 12 ans : donner de la liberté tout en posant des limites. Vous pouvez commencer à initier votre enfant à l’usage d’Internet tout en posant des limites et en contrôlant son utilisation de manière à ne pas l’exposer aux risques cybernétiques. À l’entrée dans l’adolescence, votre enfant sera de plus en plus friand des réseaux sociaux et des écrans en général. Leur interdire est simplement illusoire, mais pour autant, il convient d’être attentif. Pour cela, il existe des outils tels que l’application journal d’appel Mspy qui peut vous aider à garder un contrôle parental sur le téléphone de votre ado.
La formule des 4 « pas »
Outre la règle des « 3-6-9-12 », il existe une autre approche proposée par Sabine Duflo, il s’agit de la règle des 4 « PAS », que l’on peut résumer de la manière suivante :
- Pas le matin : pour pouvoir être attentif en classe ensuite. Étant donné que comme nous l’avons vu, les écrans fatiguent l’attention et peuvent avoir un impact sur la concentration.
- Pas pendant les repas : pour favoriser les échanges. La télé captive l’attention, et ce même si elle est en fonds. Vous n’en aurez peut-être pas l’impression, mais la communication est moins bonne lorsque la télé fonctionne.
- Pas dans la chambre de l’enfant : pour qu’il apprenne à être seul, à s’occuper, et même à s’ennuyer. Cela dynamise l’imagination, la créativité et l’inventivité. Cela vous permet également d’avoir un meilleur contrôle sur ce qu’il regarde et ce qu’il fait de son temps d’écran.
- Pas avant de se coucher : pour favoriser l’endormissement naturel. La lumière bleue des écrans est un perturbateur de l’endormissement, car il inhibe la mélatonine et freine l’entrée naturelle dans le sommeil. Il est préférable de faire une activité qui n’implique pas d’écrans avant de dormir, comme lire une histoire ou chanter une comptine.
Quelques astuces pratiques pour faciliter la gestion des écrans
Les deux règles évoquées précédemment sont bien entendu les objectifs à atteindre. Toutefois, il faut bien avouer que ce n’est pas toujours évident de réussir cela. Nous vous livrons donc quelques astuces et solutions pratiques qui vous permettront d’atteindre ces objectifs :
- Il est important que les règles soient fixées de manière claire et que vous adaptiez votre méthode à l’âge de l’enfant. Un tableau avec les horaires permis peut être mis en place sur le frigo. Vous pouvez également faire participer l’enfant en lui faisant comptabiliser lui-même le temps d’écran dont il a fait usage.
- Passez du temps avec votre enfant sur les écrans, cela vous permet d’avoir un temps d’interaction, mais aussi de voir ce qu’il fait de son temps. Jouez à un jeu ensemble ou testez des applications éducatives.
- Proposez aussi des activités en dehors des écrans, il faut que l’enfant sache qu’il existe bien d’autres activités possibles en dehors des écrans. Vous pouvez lui proposer des balades ou des jeux de société. Assurez-vous aussi qu’il a de quoi s’occuper en dehors des écrans en lui proposant de la lecture ou des jeux qu’il peut faire tout seul.
- Montrez le bon exemple ! L’excès d’écrans n’est pas bon pour les parents non plus. En particulier la lumière bleue avant de vous coucher. Pourquoi ne pas instaurer un rituel avec lequel tout le monde décroche des écrans avant d’aller dormir et passe un petit moment agréable en famille.
Il est important pour les parents de remporter la lutte contre la consommation excessive des écrans. Cela notamment à cause des divers risques encourus par les enfants. Mais nous savons que ce n’est pas toujours facile dans le tourbillon de la vie quotidienne. Heureusement, il existe des outils pour vous aider comme l’application dont nous vous avons parlé, des sites internet, particulièrement https://jeprotegemonenfant.gouv.fr proposé par l’état. Si ce n’est pas suffisant, vous pouvez aussi vous faire accompagner par un coach parental.