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Comment bien débuter en apiculture ?

[vc_row][vc_column][vc_column_text]L’actualité relaie régulièrement des nouvelles préoccupantes au sujet des abeilles. Leur nombre ne cesserait de décroitre et les colonies tuées par les insecticides se compteraient par dizaines de milliers chaque année. La disparition des abeilles préoccupe de plus en plus de personnes. Ces dernières ont raison, car cette réalité présage un avenir difficile pour la biodiversité mais aussi pour l’humanité.

Heureusement de plus en plus de citoyens engagés sont conscients que les pouvoirs publics sont impuissant dans de nombreux domaines. Ils ne peuvent pas réguler toutes les activités humaines et protéger l’intégralité des espaces naturels. En y réfléchissant bien il est de notre revoir à tous, de nous impliquer dans la protection des abeilles et de l’environnement. Néanmoins pour pouvoir prendre les bonnes décisions et agir efficacement il est nécessaire de posséder des connaissances.

Si vous souhaitez protéger les abeilles et recevoir chez vous une ou quelques ruches, vous devez être préalablement informé et formé. Car l’apiculture même à petite échelle demande du temps, un investissement et des compétences.

Cet article vous donne quelques pistes pour débuter en apiculture le plus sereinement et efficacement possible. Bonne lecture !

 

 

Qu’est ce qu’une abeille et comment s’organise sa colonie ?

 

Tout d’abord présentons l’abeille

L’abeille est un insecte qui appartient à l’ordre des hyménoptères, tout comme les fourmis, les guêpes, les frelons et les bourdons. Comme ce dernier, l’abeille est végétarienne et se nourrit exclusivement de nectar et de pollen. Comme la plupart des hyménoptères, l’abeille est ailée et est équipée d’un dard et d’une glande à venin.

L’abeille dont nous parlerons ici est nommée par les entomologues Apis mellifera. Ses noms communs sont : abeille mellifère, abeille à miel ou abeille domestique.

On rencontre Apis mellifera naturellement en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Toutefois, cet insecte a été introduit avec succès dans la plupart des régions du monde, partout où le climat permet sa survie.

 

 

Ainsi on retrouve des abeilles depuis les forêts équatoriales d’Afrique, jusqu’au sud de Scandinavie. Mais elles ont été introduites sur des îles isolées d’Océanie, comme au sud du Groenland.

Cette capacité à survivre dans des environnement très différents et parfois marqués par des conditions extrêmes est rendu possible par des évolutions locales. Ainsi les entomologues ont identifié de multiples sous-espèces et variantes géographiques, toutes adaptées à un climat et à une flore particulière. En Europe, voici les principales sous-espèces natives :

  • Apis mellifera mellifera, l’abeille noire présente depuis les pyrénées jusqu’au sud de la Scandinavie
  • Apis mellifera ligustica, l’abeille jaune que l’on retrouve seulement en Italie
  • Apis mellifera iberica est endémique d’Espagne et du Portugal
  • Et Apis mellifera carnica, l’abeille carniolienne est présente en Slovénie et dans les Balkans

Nous ne pouvons terminer ce chapitre sans parler des races sélectionnées par les apiculteurs. La plus connue est l’abeille Buckfast qui est née dans l’abbaye du même nom en Angleterre. A son origine elle est le produit d’hybridations contrôlées entre des abeilles noires anglaises et des abeilles italiennes. Mais elle sera ensuite améliorée par des croisements avec des abeilles originaires du Sahara et d’autres lignées provenant de Chypre et de Turquie. Le frère Adam créateur de l’abeille Buckfast voyagera toute sa vie pour étudier les abeilles et collecter les meilleures souches pour l’apiculture.

L’abeille Buckfast est intéressante car elle est résistante aux maladies, très productive et aussi peu agressive. Elle a la préférence de nombreux apiculteurs professionnels et d’apiculteurs amateurs. Sans le savoir, c’est peut-être elle qui butine les fleurs de votre balcon…

Abeilles de race Buckfast

 

Ce dévolu pour l’abeille Buckfast se fait au détriment de notre abeille locale, l’abeille noire. Et cela révolte de nombreux experts. L’abeille noire  serait en voie de disparition, car en concurrence avec des sous-espèces exotiques introduites sur son territoire. Elle se retrouve hybridée et perd de son originalité. Car génétiquement elle ne répond plus aux contraintes locales et survie moins bien sans intervention humaine.

 

Présentons maintenant la colonie

L’abeille mellifère vit en colonie de plusieurs milliers d’individus. Une colonie est habituellement installée dans le trou d’un tronc d’arbre. En effet, les larves ont besoin de rester bien au chaud et à l’abri des intempéries. Mais l’on retrouve parfois des nids sous les surplombs rocheux là où les hivers ne sont pas trop rudes.

Le nid se compose de plusieurs rayons de cire sur lesquels des loges – de forme hexagonale – sont construites par les ouvrières. Ces cellules reçoivent le couvain, c’est à dire les œufs et les larves en développement. Mais elles servent aussi à stocker les provisions de miel et de nectar.

Apis mellifera, est donc l’abeille que nous élevons en Europe. Cet élevage à principalement pour but de récupérer du miel. Mais il est aussi possible d’élever des abeilles pour prélever du pollen, de la cire, de la propolis, de la gelée royale ou même le venin. Ce dernier est utilisé par l’industrie pharmaceutique.

La garde des abeilles se fait dans des ruches. Ces abris artificiels sont de divers modèles. Et les ruches portent souvent le nom de leur inventeur. On rencontre en France surtout la ruche Dadant, la ruche Voirnot, la ruche Langstroth et la ruche Warré. Mais on retrouve de plus en plus chez les amateurs la ruche kényane ou bien la ruche tronc.

 

Faisons connaissance avec les castes

Les abeilles mellifères sont organisées en trois castes. Ainsi au sein d’une ruche active, il est possible d’observer :

  • les ouvrières qui se comptent par dizaines de milliers d’individus,
  • quelques centaines de mâles nommés aussi faux bourdons
  • et une unique reine

En condition normale, seule la reine pond. Elle a été fécondée par de nombreux mâles (entre 5 et 20 généralement) durant un seul vol nuptial. Elle va ensuite pondre pendant plusieurs années et peut vivre jusqu’à cinq ans.

 

la reine est au centre de la photo

 

Autres habitants de la ruche, les mâles ne travaillent pas. Leur rôle est de féconder les reines vierges. Mais ce confort à une contrepartie importante. En effet, l’accouplement est mortel pour eux, car il provoque l’arrachage de leurs organes génitaux. De toute façon, les survivants qui n’ont pu s’accoupler seront chassés hors de la ruche ou tuées par les ouvrières à la fin des beaux jours.

Les ouvrières sont celles qui s’occupent de la construction et de la production au sein de la ruche. Elles débutent leur vie comme nettoyeuses et nourrices, puis deviennent bâtisseuses des rayons de cire, pour ensuite devenir gardiennes et enfin butineuses. Elles termineront leur vie à collecter du pollen et du nectar pour le rapporter à la ruche. Cette dernière activité – vitale pour la colonie – va littéralement les tuer d’épuisement et d’usure.

Une ouvrière vit deux mois durant la période estivale. Les abeilles d’hiver – qui travaillent moins intensément – peuvent vivre jusqu’à six mois.

 

Parlons de la communication chez les abeilles

Les abeilles communiquent entre elles par des substances odorantes qui l’on nomme phéromones. Ces molécules produites par des glandes spécialisées ont chacune une fonction particulière. Certaines permettent d’indiquer la présence de la reine, d’autres de prévenir la colonie en cas de danger,… Même les larves produisent des phéromones pour réclamer des soins !

La communication élaborée des abeilles est complétée par un langage de posture que nous connaissons sous le nom de danse des abeilles. Cette dernière permet d’indiquer aux butineuses la présence et la localisation d’une source de nourriture.

 

Pourquoi faut-il se former avant de débuter l’apiculture ?

L’apiculture revient à la mode et c’est une bonne chose. Ainsi de nombreuses personnes souhaitent posséder une ruche dans leur jardin, sur leur balcon ou même sur le toit de leur immeuble.

Mais il faut savoir qu’acheter et détenir une ruche n’est pas anodin. Cette petite aventure consiste à faire l’acquisition d’animaux auxquels il faudra consacrer du temps et donner des soins adéquats.

L’apiculture repose sur du bon sens, mais il faut néanmoins maîtriser des gestes et respecter l’organisation de la colonie. Et pour cela il faut correctement étudier et s’entraîner auprès d’apiculteurs chevronnés.

Vous l’avez compris, vous allez devoir vous former afin de devenir le bon apiculteur que vos abeilles méritent.

 

 

Il faut connaître la réglementation en vigueur en France

Une formation vous permettra de faire le point sur toutes vos obligations légales.

Vous apprendrez ainsi qu’en France, on est – aux yeux de la loi – apiculteur à partir de la première ruche possédée. Et il est obligatoire d’en faire la déclaration. Pas d’apiculture clandestine tolérée.

Toutefois, cette déclaration est facilitée et se fait en quelques minutes depuis internet (https://agriculture-portail.6tzen.fr/default/requests/Cerfa13995). Vous obtiendrez alors un numéro d’apiculteur (le NAPI) qui vous est propre.

Mais les obligations de l’apiculteur amateur ne s’arrêtent pas là. Car vous devez respecter des distance de sécurité. Comme vous le savez les abeilles sont des insectes pourvus d’un dard. Et il peut être “douloureux” de s’aventurer trop près d’une ruche voire de déranger une colonie. Si un riverain ou votre voisin se fait piquer par une abeille et que vous n’avez pas respecté les distances de sécurité, vous serez en faute.

Une distance minimale entre la ruche et le voisinage est imposée par la loi, mais peut varier en fonction des communes. Consultez votre mairie sur ce point pour être certain d’être dans votre bon droit.

Généralement une ruche doit être distante de 20 mètres d’une propriété voisine ou d’un lieu de passage du public. Cette distance peut-être réduite à 10 mètres si la propriété voisine consiste en des bois, landes et tout autre espace naturel. Par contre, votre ruche doit être distante de plus de 100 mètres d’une école ou d’une caserne.

 

 

Bien entendu, il est quand même possible d’installer une ruche même si le voisinage se trouve à quelques mètres de distance. Comment ? En ceinturant votre rucher par une clôture continue ou une haie d’une hauteur minimale de deux mètres. Le but d’un tel dispositif est de forcer les abeilles à prendre de la hauteur et à passer au dessus de nos têtes. Ainsi elles ne piqueront personne !

Vous devez aussi assurer vos ruches pour les dégâts que vos abeilles peuvent causer. Pensez aux piqûres… Votre assurance responsabilité civile doit être adaptée. Contactez votre assureur.

Vous pouvez aussi contracter une assurance pour chaque ruche possédée auprès de l’excellente revue Abeille de France .

Enfin sachez qu’à partir de onze ruches, vous devez en faire la déclaration à l’administration fiscale. Car vous serez alors en mesure de générer un revenu, même si cela n’est pas votre activité professionnelle… Et même si vous ne vendez pas de miel ou tout autre produit de la ruche.

D’autres obligations vous incombent si vous possédez plus de 50 ruches, notamment en cotisant à la MSA. Ah, la France et son “mille feuille” administratif et fiscal…

Cela peut paraître décourageant, mais pour la plupart des petits ruchers l’obtention du NAPI, l’assurance et les distances de sécurité sont les seules mesures à prendre en considération.

 

Il faut faire les bons choix dès le début !

“Il existe autant d’apiculture qu’il n’y a d’apiculteurs”, disait l’un de mes formateurs.

En effet, chacun doit forger ses propres pratiques en fonction de sa région, de ses moyens, de ses objectifs et de ses goûts. On ne pratique pas de la même façon l’apiculture si l’on a 2 ruches ou 100 colonies dispersées en plusieurs ruchers. De même être apiculteur en Provence ou en région parisienne n’est pas tout à fait la même chose.

Mais il faut néanmoins reconnaître que plusieurs chemins peuvent être empruntés. Tant bien même vous souhaitez demeurer amateur, vous aurez des choix à faire. En effet, vous devrez :

  • Choisir un modèle de ruche particulier
  • Vous procurer une sous-espèce ou une race d’abeille
  • Acheter du matériel pour extraire du miel

Ces choix techniques sont très imports. Et il est logique de les arrêter dès le début pour éviter des erreurs et des dépenses inutiles. Pour bien choisir et conduire son projet, il faut être correctement formé.

Vous saurez alors pourquoi choisir une ruche Dadant plutôt d’une ruche Warré. Vous ferez le choix de vous procurer un essaim d’abeilles Buckfast ou bien d’abeilles noires. Tous ces choix vous seront propres et non le fruit du hasard.

 

Il faut savoir intervenir sur une ruche

Les abeilles sont des êtres vivants qui doivent recevoir les meilleurs soins possibles. L’apiculteur doit intervenir à certains moments de la vie de la colonie pour :

  • Pratiquer un essaimage artificiel et obtenir aussi une seconde colonie
  • Nourrir ses abeilles en cas de floraisons insuffisantes ou de conditions météorologiques exceptionnelles
  • Surveiller la présence de parasites et traiter si nécessaire
  • Changer une reine devenue trop vieille par une plus jeune

Une ruche non visitée ou mal entretenue risque d’attirer les parasites et autres maladies. Vos abeilles ainsi contagieuses peuvent répandre des pathologies aux colonies voisines. Voir même aux colonies sauvages que nous souhaitons tous protéger.

 

apiculteur qui inspecte sa ruche

Vous l’avez compris l’apiculture demande une bonne base de pratique et des fondements théoriques pour être entreprise sereinement. La situation actuelle et notamment la prévalence de parasites comme le varroa ou de prédateurs comme le frelon asiatique n’est plus compatible avec un apiculture “oisive”.

 

 

Où se former pour bien débuter en apiculture ?

Nous disposons grâce à internet de toutes les informations dont nous avons besoin… n’est-ce pas ? Mais celles-ci ne sont pas toujours adaptées à nos situations et à nos projets. Ne basez pas vos apprentissages sur les seules consultations d’articles de blog et autres vidéos.

Pour devenir apiculteur amateur, vous avez davantage besoin d’un accompagnement que de lancer des recherches sur un moteur de recherche. Les ruchers écoles et les formations sont là pour ça.

 

Rapprochez-vous d’un rucher école

Les ruchers écoles sont des structures gérées par des associations d’apiculteurs amateurs et professionnelles. Si vous souhaitez débuter en apiculture, vous devez suivre au préalable une formation pratique au sein de l’un d’entre eux.

Ces formations se présentent sous forme de stages d’initiation d’une durée comprise entre deux et cinq jours. Mais des sessions hebdomadaires sont souvent proposées pour les personnes qui souhaitent être formées durant le week-end.

A la fin d’un stage d’initiation vous connaîtrez les bases pour bien débuter en apiculture. Mais ce n’est qu’après plusieurs années de pratique que vous maîtriserez la conduite d’un rucher et toutes les étapes de la vie d’une colonie.

Les ruchers écoles proposent souvent des formations pour les amateurs expérimentés. C’est le cas des formations sur l’élevage de reines et la production d’essaims. Ces formations avancées vous permettront de devenir autonome. Mais ne brûlons pas les étapes.

Il existe de nombreux ruchers écoles en France. Et il est fort possible que l’un d’entre eux se trouve non loin de chez vous. Pour le savoir consultez la liste des ruchers écoles.

 

Se former à distance en apiculture est-ce possible ?

Vous le savez maintenant, l’apiculture est un ensemble de savoirs axés par la maîtrise des gestes. Mais il est toutefois important de compléter cette formation pratique par un enseignement approfondi de la biologie et de l’écologie de l’abeille. Internet propose quelques dispositifs et des formations à distance existent maintenant.

L’hiver – période de repos pour nos abeilles – est le moment idéal pour vous inscrire à l’une de ces formations.

Formation à distance “Apiculture et monde des abeilles”

Cette formation est l’une des plus innovantes. Elle se base sur des visioconférences présentées en direct et en soirée par des experts en apidologie et autres apiculteurs expérimentés. La plateforme réservée aux inscrits proposent aussi des forums pour échanger avec les participants et les formateurs, ainsi que des supports de cours.

Cette formation se compose de plusieurs modules indépendants les uns des autres. Il est possible de rejoindre la formation à chaque nouveau module. L’apprenant peut donc faire le choix de suivre tout ou partie de la formation en fonction de ses objectifs.

Si vous souhaitez en apprendre plus consultez https://apiculture.idlwt.com/

 

Cours d’apiculture en ligne

Cette formation vidéo est proposée par Abeille & Nature. Des apiculteurs expérimentés y partagent leurs connaissances sur les pratiques apicoles et notamment sur l’élevage de l’abeille noire.

Pour en savoir davantage consultez le site https://abeille-et-nature.com/

 

MOOC abeilles et environnement

Un MOOC est un cours en ligne qui permet d’accéder à des enseignements sous forme de vidéos. Ce MOOC est dédié aux abeilles et est le seul disponible en langue française. Il est gratuit, mais il n’est pas ouvert aux inscriptions durant toute l’année.

Pour plus d’information sur le MOOC consultez la page suivante http://blog-itsap.fr/mooc-abeilles-environnement-cours-ligne-gratuit-ouvert-a/

 

Beekeeper Education & Engagement System

L’offre en cours en ligne chez les anglophones est plus importante. Mais si l’on ne devait en retenir qu’un seul, il s’agirait sans doute du cycle proposé par l’Université de Caroline du Nord.

Plusieurs modules sont proposés. Ils abordent individuellement la biologie des abeilles et l’apiculture.

Pour plus de détail sur l’offre de la NC University, consultez la page https://www.ncsuapiculture.net/online-classes

 

Quelques livres pour compléter toutes ces connaissances

 

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