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Trouver l’organisation optimale pour installer son poêle à bois

Maintenant que vous êtes sûr que le poêle à bois est adapté à vos besoins et à vos envies, je vous partage tous les critères qu’il est important de prendre en compte et en toutes les questions auxquels on ne pense pas forcément au moment de l’achat, mais qui peuvent se révéler être primordiales pour optimiser à la fois l’efficacité de votre poêle, vous faciliter le fonctionnement et rendre votre foyer plus agréable à vivre.

Pour bien comprendre et choisir, il est important de bien savoir comment fonctionne un poêle à bois, vous pourrez ainsi agir facilement sur les paramètres qui comptent pour une combustion optimale.

Comment fonctionne un poêle à bois?

Lorsque vous décidez d’allumer votre poêle à bois, il faut compter une bonne heure pour sentir la chaleur dans l’ensemble de la pièce. Comptez 30 min pour apprécier la chaleur à proximité du poêle. Avec la pratique, vous prendrez l’habitude d’anticiper un peu les allumages en fin de journée afin de profiter d’une chaleur agréable dans votre foyer après une dure journée de travail.

Le fonctionnement optimal d’un poêle est lorsqu’il tourne à pleine puissance. Le fonctionnement au ralenti provoque une mauvaise combustion de la bûche qui dégage plus de suie et moins de chaleur. Beaucoup de personnes font l’erreur de faire tourner le poêle au ralenti en fermant l’arrivée d’air pour que les bûches « durent » longtemps.

Lors de l’allumage du feu, la température du foyer augmente progressivement jusqu’à environ 200 °C puis se stabilise autour de ce palier. Durant toute cette phase, le bois continue à libérer l’humidité présente dans la bûche. La température ne monte plus tant que le bois ne devient pas complètement sec. L’eau, lors de cette phase de condensation, (passage de l’état liquide à gazeux) consomme l’énergie autour d’elle, ce qui empêche donc le poêle de monter plus en température. Une fois toute l’humidité évacuée de la bûche, le poêle reprend sa montée en température jusqu’à presque 400 °C. Ces informations sont importantes à avoir en tête pour optimiser l’alimentation en bois.

Ne pas surestimer la taille du poele

L’erreur la plus courante est d’acheter un poêle trop gros par rapport aux besoins. On estime mal la puissance nécessaire pour chauffer à la maison, on est tenté de prendre la taille au-dessus quand on doute entre plusieurs modèles.

Le réflexe est de faire tourner le poêle au ralenti quand il fait trop chaud dans la maison : mauvaise combustion, le tuyau d’évacuation s’encrasse, et le bois nous restitue qu’une faible partie de son pouvoir calorifique : gaspillage d’argent et écologique.

Il est donc important d’étudier un minimum les volumes qui seront chauffés par la chaleur du poêle :

  • Il y a-t-il un étage ? La cage d’escalier est-elle ouverte et dans l’environnement proche du poêle?
  • Quel est la surface de la pièce principale ?
  • Es ce que toutes les pièces de la maison profiterons de la chaleur du poêle ?
  • Es ce que le conduit d’avacuation traverse une ou des pièces de la maison ?

Coupler avec le moyen de chauffage

Étant donné que le poêle à bois ne s’allume pas automatiquement et met un peu de temps à l’allumage, pour le confort de la maison, il est intéressant de voir si le système de chauffage déjà en place prend le relais quand le poêle n’est pas allumé et se coupe facilement quand vous allumez le poêle (robinet thermostatique sur les radiateurs à eau)

Pensez que lorsque le poêle tourne, les pièces les plus éloignées peuvent se retrouver sans chauffage si vous avez un système centralisé qui mesure la température dans les pièces principales. Peut-être qu’il faudra du coup revoir la position de votre programmateur pour l’éloigner au maximum du poêle à bois.

Des fois, pour une seule pièce éloignée qui ne demande pas beaucoup de chauffage, ça mérite de réfléchir s’il ne faut pas s’équiper d’un radiateur électrique plutôt que de maintenir le chauffage central dans toute la maison.

Pour ma part, avant l’installation de mon poêle, j’avais un chauffage centralisé au gaz que j’ai maintenu. Tous les soirs et tous les week-ends où nous sommes à la maison, j’allume le poêle pour qu’il devienne le chauffage principal de la maison. Au final, ma chaudière à gaz se déclenche uniquement le matin, pendant 2 h, afin que l’on est une température correcte avant d’aller travailler.

J’ai fortement réduit la facture de gaz. Cette réduction est d’ailleurs plus importante que le coup d’achat du bois (presque 2 fois moins). Ce n’est d’ailleurs pas totalement comparable, car la chaleur du feu de bois est bien plus agréable et confortable, alors qu’au gaz, j’avais réglé le thermostat un peu plus bas.

Je vous propose un petit tableau récapitulatif des avantages ou inconvénients de chaque moyen de chauffage.

Pour les coûts, je mets un ordre de grandeur sur la consommation d’un foyer de 5 personnes pour une maison de 150 m² environ.

À noter que dans les coûts annoncés, l’eau chaude est comprise dans la facture de gaz. Je n’ai pas fait le travail d’estimer sa part dans le coût global.

Chauffage central au gaz (ou électricité)Chauffage au poêle a boisChauffage au poêle à pellets
Cout95 €/mois soit 1 200 € annuel.De 6 à 9 stères par an, soit 480 à 720 € + 20 € de gaz par mois.Je ne sais pas
Confort++++++
Effort supplémentaireRien
0
Gérer le bois
+++
Gérer l’appro en sac de pellet
+

Bien choisir l’emplacement du poêle à bois

Selon la configuration de votre maison, vous n’aurez pas forcément beaucoup de possibilités différentes, car la mise en place d’un conduit d’évacuation limite un peu le champ des possibles.

Si votre maison n’a pas de conduit existant, il est toujours possible d’utiliser un mur dégagé pour y mettre un conduit extérieur. Ces conduits ont une double isolation, ils sont donc sans danger en cas de contact direct. Ils sont en plus assez jolis et s’intégreront facilement sur une maison au style moderne.

Le seul inconvénient que je vois à cette solution (que j’ai adopté), c’est qu’une partie de la chaleur du conduit s’évacue à l’extérieur, alors que si j’avais trouvé un emplacement au cœur de la maison, j’aurais récupéré un peu plus de chaleur, notamment à l’étage pour les pièces directement en contact avec le boisseau. (conduit maçonné)

Prévoir un emplacement central

La chaleur se répand dans la maison, mais n’arrive pas forcément à se diffuser dans les pièces les plus éloignées. Si votre maison est plutôt en longueur avec des couloirs étroits, il se peut que vous n’arriviez pas à répartir la chaleur dans les pièces du fond. Si ce sont les chambres, c’est moins grave, vu qu’un peu de fraîcheur est nécessaire pour bien dormir.

Le poele prend un peu de place au sol :

  • Sa propre surface
  • l’écartement minimal du mur d’au moins 37.5 cm (3 fois le diamètre du conduit)
  • Un périmètre de sécurité dégagé, car la chaleur est importante et le contact de la vitre est très dangereux.
  • Un meuble de stockage pour avoir un peu de bois à proximité directe, ce qui lui permet de finir de sécher. L’idéal est d’avoir le bois en intérieur pour environ 3 jours. Réfléchissez à positionner un meuble un peu plus grand que le traditionnel support à bois, afin de faire un roulement avec le bois récemment rentré.
  • Les accessoires indispensables (gants, pelle, briquet, brosse et tison)

Avoir un poêle, c’est un moyen de se chauffer, mais c’est aussi un moyen de créer un lieu de vie agréable pour les périodes hivernales, qui va donner beaucoup de cachet à votre pièce principale.

Prévoir un lieu cocooning

Depuis que j’ai un poêle à la maison, j’aime les hivers, j’ai même hâte que le froid arrive à chaque automne. Avant, je chauffais ma maison au gaz, en réglant le thermostat à 19 °C. C’est suffisant pour les pièces de vie, mais on ne peut pas dire que ce soit le confort ultime. Il est nécessaire d’être bien couvert et on ne peut pas se passer de gros chaussons, même sur du parquet.

Si votre poêle est bien dimensionné et que vous arrivez à répartir l’ensemble de la chaleur dans votre foyer, vous vous retrouvez avec une température de 22 – 23 °C dans votre salon, extrêmement confortable, qu’on ne pourrait se permettre d’avoir avec un chauffage électrique ou gaz (pour des raisons écologiques ou économiques).

Si vous installez des fauteuils, des poufs ou canapé à proximité de votre poêle, je vous fais le pari que ces spots seront les plus occupés de votre maison. Tous les prétextes seront bons pour s’y installer et profiter de la chaleur tout en admirant le spectacle de la flamme : le petit moment de calme en rentrant du travail, lire un livre, faire une sieste ou boire un coup, autant d’opportunités pour en profiter.

Avoir une vue directe sur la flamme

Le feu est captivant. Je pense que son pouvoir d’attraction est universel. Peu de monde doit être insensible au spectacle de la flamme qui danse sur un tas de bois, ou de ces braises bien rouges incandescentes.

Pour ma part, j’ai réussi à positionner le poêle de manière à le voir de n’importe quel endroit de mon séjour. J’ai pris un modèle avec les vitres sur 3 faces. Que je sois dans la cuisine, dans le séjour ou dans le salon, la flamme est toujours visible. Y a pas à dire, c’est mieux d’avoir cet élément central à votre foyer plutôt que le téléviseur.

Penser au stockage du bois

On sous-estime souvent l’importance du stockage du bois. Ça représente un sacré volume de stocker le bois pour un hiver. De plus, quand vous maîtriserez le séchage du bois, vous vous rendrez compte qu’il faut prévoir une place non-négligeable de stockage à l’intérieur de votre maison.

Vu que vous allez faire des allers-retours tous les jours pour gérer l’alimentation en bois, autant bien penser à cela afin de vous rendre les choses pratiques à :

  • Transporter sans vous casser le dos et permettre à l’ensemble de la famille de participer à « cette corvée »
  • Pour ne pas trop salir avec les copeaux et avec les entrées/sorties vers l’extérieur en plein hiver
  • Pour garder un aspect esthétique à votre salon et qu’il ne devienne pas un hangar à bois.

Suivant la place que vous avez à consacrer au stockage du bois, il est important d’avoir quelques paramètres en tête, afin de conserver du bois bien sec qui facilitera l’allumage et optimisera sa combustion pour libérer un maximum de calories.

Il faut au minimum prévoir l’espace pour stocker une saison de bois. Pour vous donner un ordre de grandeur, j’ai un foyer de 5 personnes avec une maison d’environ 150 m² isolée correctement (mais pas top non plus). On se sert du bois pour 80 % de notre chauffage :

  • Toutes les fins d’après-midi
  • Les journées entières d’hiver, de week-end et lors du télétravail (1 à 2 jours par semaine)
  • Les premières flambées en octobre et les dernières autour de mars/avril
  • Je suis situé en région toulousaine.
  • J’ai beaucoup de baies vitrées avec une maison bien orientée, les jours de soleil, je n’ai besoin que de très peu de chauffage.

Stockage externe

Ma consommation varie de 6 à 8 stères par saison. Par exemple, cet hiver (2023/24), il n’a pas eu de périodes de grand froid, par contre on a eu beaucoup de pluie très tôt, ce qui explique une consommation plus importante.

Je mettrai à jour ce paragraphe quand j’aurai terminé certains travaux qui vont encore améliorer l’isolation de ma maison. De plus, depuis récemment, j’ai appris de nouvelles bonnes pratiques qui me permettent d’optimiser le rendement de mon poêle. Je les ai déjà mises en pratique depuis 2 mois, mais l’année prochaine, j’aurai ces connaissances sur l’ensemble de la période hivernale.

  • Le bois soit stocké fendu : l’écorce est étanche. Quand le bois est fendu, il sèche plus vite car il s’ahère plus
  • Que le tas ne soit pas bâché. Même si ça protège de la pluie, ça empêche le bois de respirer. L’important est qu’il sèche à cœur.
  • Il n’est pas obligé d’avoir un toit sur le bûcher : pour ma part, j’en ai fait un qui a quelques fuites, mais étanche dans l’ensemble. Si vous n’avez pas de toit, je pense qu’il est important d’avoir plus de place de stockage en intérieur, pour qu’il ait 3 – 4 jours de séchage pour enlever l’eau des dernières pluies hivernales. (il sera sec à cœur, mais mouillé, ce qui ne facilite pas l’allumage et la montée en température dans le poêle.)
  • Le bois ne doit pas être en contact direct du sol, sinon l’humidité va remonter. Utilisez au moins des palettes pour permettre à l’air de circuler en dessous et isoler du sol.

J’ai fabriqué un bûcher qui me permet de stocker presque 10 stères. Je commande mon bois fin d’hiver. Même si je l’achète déjà sec, cela me permet de finir le séchage durant quelques mois supplémentaires. L’idéal est de le stocker sur deux rangs et de laisser de l’air circuler entre ces rangs. Il faut aussi que :

Pensez aussi au chemin à parcourir entre le bûcher et le stockage interne : vous y passerez tous les jours, chargé, en période de pluie, si c’est boueux, difficilement praticable, ou si les accès sont difficiles les bras chargés, vous allez vraiment vous compliquer la vie.

Stockage interne

Comme j’ai commencé à en parler dans les précédents paragraphes, le bois, même s’il sèche correctement en extérieur, reste humide à 30 % s’il est conservé en extérieur.

Afin de faciliter l’allumage et d’optimiser la montée en température à chaque fois que vous ajoutez des bûches au brasier, il vaut mieux que votre bois soit bien sec.

Il faut compter 2 à 4 jours de stockage en intérieur pour que le bois finisse séché complètement. C’est d’autant plus important si votre stockage externe n’a pas de toit (le bois aura bien séché à cœur, mais risque d’être assez mouillé sur les parois externes de la bûche.

Comme pour l’extérieur, il est important que ce stockage permette la circulation de l’air. S’il est à proximité du poêle, c’est encore mieux. La chaleur de celui-ci accélérera le séchage.

Je n’avais pas anticipé ce paramètre, j’avais prévu au début un seul support à bois (la capacité de 25-30 bûches.) qui me fait une consommation journalière de bois en période bien froide. Nous avons dernièrement doublé notre capacité de stockage avec un panier large qui me sert aussi à faire les allers-retours avec la réserve extérieure.

Je pense que dans les années qui viendront, je ferai peut-être un meuble supplémentaire qui fera à la fois le stockage de bois et de banquette.

Ce n’est pas parce que vous aurez une grande capacité de stockage interne qu’il faudra trop espacer les remplissages. Cela vous permettra de faire un roulement avec le bois rentré dernièrement, pour toujours utiliser des bûches qui auront été rentrées les premiers.

L’approvisionnement en combustible

Enfin, la dernière étape logistique est la livraison de bois dans votre réserve extérieure. Certains seront partisans de fendre leur bois ou même d’aller le couper directement. Pour ma part, j’ai choisi de me le faire livrer déjà coupé en fendu. Je n’ai donc juste qu’à ranger le bois entre mon entrée de propriété et le bûcher (environ 40 m). Ça représente déjà une après-midi de travail, avec une brouette pour être plus efficace, et une bonne fatigue en fin de journée.

Par contre, ça m’évite de m’équiper d’une tronçonneuse et de quoi fendre le bois. Il faut aussi compter deux ou trois jours de travail annuel en plus pour couper et fendre le bois.

Dans ma situation actuelle, je n’ai pas spécialement le temps et l’envie de faire tout ce travail, mais ça pourrait être intéressant à mutualiser à plusieurs un week-end de coupe de bois.

Le prochain article sera consacrer aux conseils pour bien allumer votre feux

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